Muscle Car… une madeleine de proust pour une autre vie

Le meilleur des road trip que j'ai pu faire dans ma vie sur ces trente premières années, a été le périple réalisé en Colombie Britannique au cours de l'été 2013. Et je remercie encore aujourd'hui, dans mes prières, le guichetier de la compagnie Avis de l'aéroport de Vancouver, qui a largement participé à ces vacances mémorables. 

Comme toujours lorsque je prépare mes vacances, je choisis de louer le véhicule le moins cher et le plus pourri. Nous ne sommes que deux; le coffre suffit donc toujours à nos bagages. En Amérique du nord, la notion de "small car" est quasi inexistante. De fait, j'étais presque sûre d'avoir un véhicule plus grand pour un prix riquiqui. Quand le loueur m'a annoncé qu'ils n'avaient plus de small car, j'ai eu le choix entre un Van et une muscle car. Autant dire que le choix a été vite réglé et nous sommes repartis avec un monstre! Une Dodge Challenger RT8 de presque 400 ch!!!! Heureusement que mon mari est aussi timbré que moi car nous étions tous les deux excités comme des puces, sautillant, photographiant et reluckant cet engin hors norme en Europe

1300 kms (oui oui kms, le canada est au systèe métrique), je suis carrément tombée amoureuse. Comme les mères de famille qui serinnent les nullipares qu'on ne peut pas comprendre ce que c'est d'avoir des gamins avant d'en avoir soi même, on ne peut pas s'imaginer ce que c'est de rouler avec un V8 avant d'avoir pris le volant de ce genre de bagnole. 

Le démarrage est déjà tout un cérémonial ( et là on peste sur le mode ECO qui coupe 4 cylindres dès que le moteur est chaud... déconnectable heureusement!), et une fois lancé dans un départ arrêté, la machine est un vrai missile dont l'inertie vous fait prier de la bonne qualité des freins. Les suspensions et le confort à bord, permettent d'avaler les kilomètres sans avoir mal partout et tout va bien tant que la route est rectiligne. 

Nous avons passé une journée à grimper en montagne...dans les cols, on maudit les amortisseurs trop mous qui font cogner la caisse à l'asphalte  dans chaque virage un peu raide, et comme le capot est très long, on ne voit pas grand chose en montée, on improvise donc beaucoup.

J'aime ces voitures si singulères, bourrées de défauts mais si plaisante à conduire. La Dodge Challenger était tout ce que ma MINI n'est pas et c'est le coeur gros que je suis rentrée, ma valise à la main après quinze jours de roadtrip. Un amour impossible sur nos routes françaises si étroites par endroit, ou nos parking si petits qu'hormis stationner sur des emplacements camion, une partie de la carosserie dépasserait de toutes les autres...